Le transport maritime, bien que vital pour le commerce mondial et la mobilité des personnes, est un contributeur majeur à la pollution globale. Les émissions de gaz à effet de serre, la dégradation de la qualité de l'air et la pollution de l'eau sont des conséquences directes de cette activité. L'industrie des ferries, assurant le transport de passagers et de marchandises sur des distances côtières, n'échappe pas à cette réalité et doit impérativement s'engager vers une navigation durable. La modernisation des ferries est cruciale pour limiter l'impact environnemental du transport maritime.
Face à l'urgence climatique et aux pressions réglementaires croissantes, l'industrie des ferries prend des mesures significatives pour adopter des pratiques durables et minimiser son empreinte carbone. De nombreuses innovations, qu'elles soient technologiques ou opérationnelles, sont en cours de développement et de déploiement. Ces avancées offrent des solutions prometteuses pour un transport maritime plus respectueux de l'environnement et plus vert.
Carburants alternatifs : la clé d'une propulsion plus propre pour les ferries écologiques
La transition vers l'utilisation de carburants alternatifs représente une stratégie fondamentale dans la décarbonisation des ferries. Les carburants fossiles traditionnels, largement utilisés pour la propulsion des navires, sont responsables d'une part considérable des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques nocifs. L'adoption de carburants plus propres permet de diminuer significativement ces émissions, d'améliorer la qualité de l'air dans les zones portuaires et côtières, et de soutenir l'essor des ferries écologiques. Le secteur du transport maritime durable est en pleine transformation.
Plusieurs options de carburants alternatifs sont actuellement à l'étude ou déjà en phase d'exploitation. Chacune de ces alternatives présente un ensemble spécifique d'avantages et d'inconvénients, notamment en termes de coût, de disponibilité, de performance et d'impact environnemental global. Un investissement continu dans la recherche et le développement de ces solutions est crucial pour assurer un avenir véritablement durable au transport maritime par ferry et pour promouvoir l'utilisation de carburants marins alternatifs.
Gaz naturel liquéfié (GNL) : une solution de transition vers des ferries propres ?
Le Gaz Naturel Liquéfié, plus communément désigné par son acronyme GNL, est un carburant fossile qui offre certains avantages environnementaux comparé aux carburants marins conventionnels. Notamment, le GNL permet une réduction drastique des émissions d'oxydes de soufre (SOx), atteignant près de 99%. Il contribue également à diminuer les émissions d'oxydes d'azote (NOx) d'environ 85%, ainsi que les émissions de particules fines, réduites de l'ordre de 90%. Ces performances environnementales font du GNL une option attrayante comme carburant de transition vers des solutions plus écologiques pour la propulsion maritime, en particulier dans le contexte des ferries écologiques.
Cependant, l'utilisation du GNL n'est pas exempte de défis et d'inconvénients. Le GNL est principalement constitué de méthane, un gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement global est significativement plus élevé que celui du dioxyde de carbone (CO2). Des fuites de méthane, même minimes, qui pourraient survenir lors des phases d'extraction, de transport, ou de combustion du GNL, risquent d'annuler une partie des bénéfices climatiques initialement escomptés. De plus, l'infrastructure requise pour assurer l'avitaillement des navires en GNL est coûteuse, nécessitant des investissements importants et des adaptations spécifiques des ports. Le développement des infrastructures GNL est essentiel pour soutenir le transport maritime durable.
- Réduction significative des émissions de SOx, NOx et particules fines, contribuant à la qualité de l'air.
- Dépendance à une infrastructure coûteuse pour l'avitaillement, limitant son accessibilité.
- Risque de fuites de méthane, un puissant gaz à effet de serre, compromettant les bénéfices climatiques.
Malgré ces défis, plusieurs compagnies de ferries ont pris la décision d'adopter le GNL comme carburant principal. Par exemple, en Norvège, la compagnie maritime Fjord Line exploite activement des ferries alimentés au GNL sur la ligne maritime reliant Bergen à Hirtshals. Ces navires contribuent de manière significative à la réduction des émissions de polluants atmosphériques dans les fjords norvégiens, participant ainsi à la préservation de la qualité de l'air. La compagnie a investi environ 200 millions d'euros dans la construction de ces navires à propulsion GNL. Le coût initial d'un ferry fonctionnant au GNL est supérieur d'environ 20% à celui d'un ferry conventionnel utilisant des carburants traditionnels. Suite aux tensions géopolitiques de l'année 2023, le prix du GNL a connu une augmentation significative, atteignant jusqu'à 300% de son niveau initial.
Biocarburants : une alternative viable pour les ferries verts ?
Les biocarburants sont des carburants élaborés à partir de matières organiques renouvelables, telles que les microalgues, les huiles de cuisson usagées collectées, ou les résidus agricoles. L'un des avantages majeurs des biocarburants réside dans leur capacité à potentiellement réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) par rapport aux carburants fossiles traditionnels. Cependant, cette réduction n'est effective que si la production des biocarburants est assurée de manière durable et responsable. Les biocarburants peuvent être incorporés purs, ou mélangés à des carburants d'origine conventionnelle, offrant une flexibilité dans leur utilisation. Ils jouent un rôle croissant dans le développement des ferries verts.
Néanmoins, la production de biocarburants peut soulever des préoccupations importantes en matière de durabilité. La culture intensive des matières premières nécessaires à leur élaboration peut entrer en concurrence directe avec la production alimentaire, risquant d'entraîner des phénomènes de déforestation et nécessitant l'utilisation de quantités importantes d'eau et d'engrais. Par conséquent, il est impératif de garantir que la production de biocarburants soit mise en œuvre de manière responsable et durable, en privilégiant l'utilisation de matières premières non destinées à l'alimentation humaine ou animale, ainsi que l'adoption de technologies de production à haute efficacité énergétique. L'émergence des biocarburants durables est une priorité pour l'avenir du transport maritime.
- Possibilité de réduire les émissions de CO2, sous réserve d'une production durable et responsable.
- Diversification des sources d'énergie, grâce à l'utilisation de matières premières non alimentaires.
- Risque de concurrence avec la production alimentaire, impactant la sécurité alimentaire et l'utilisation des terres.
Plusieurs projets pilotes ont été lancés afin d'évaluer l'efficacité et la viabilité de l'utilisation des biocarburants dans le secteur des ferries. En Suède, par exemple, la compagnie maritime Stena Line a mené des essais concluants avec du biodiesel produit à partir d'huiles de cuisson usagées collectées. Ces essais ont été réalisés sur l'un de ses ferries assurant la liaison entre les villes de Göteborg, en Suède, et de Kiel, en Allemagne. L'entreprise maritime s'est fixée un objectif ambitieux de réduction de ses émissions de CO2, visant une diminution de l'ordre de 70% d'ici à l'année 2030. La quantité de biocarburant nécessaire pour assurer l'alimentation d'un ferry pendant une année complète représente environ 5000 tonnes.
Hydrogène : le carburant du futur pour des ferries zéro émission ?
L'hydrogène est largement considéré comme un vecteur énergétique propre et prometteur, principalement en raison du fait que sa combustion ne génère que de l'eau, sans émissions de gaz à effet de serre ni de polluants atmosphériques. L'hydrogène peut être produit à partir de diverses sources d'énergie, notamment par le biais de l'électrolyse de l'eau, en utilisant de l'électricité issue de sources d'énergie renouvelable. Dans le contexte des ferries, l'hydrogène peut être utilisé de deux manières distinctes : soit dans des piles à combustible, qui convertissent l'hydrogène en électricité pour alimenter les moteurs, soit directement dans des moteurs à combustion interne spécialement adaptés pour fonctionner à l'hydrogène. L'hydrogène est un élément clé pour atteindre la navigation zéro émission.
L'utilisation de l'hydrogène comme carburant pour les ferries présente des défis considérables. Le stockage de l'hydrogène représente un défi technique complexe, nécessitant des réservoirs spécifiques conçus pour maintenir l'hydrogène soit sous forme liquide à des températures extrêmement basses (environ -253°C), soit sous forme gazeuse à des pressions très élevées. La distribution de l'hydrogène nécessite également le développement d'infrastructures dédiées et adaptées. De plus, la production d'hydrogène à partir de sources d'électricité renouvelable, communément appelée hydrogène vert, demeure encore relativement coûteuse à l'heure actuelle. Néanmoins, les perspectives à long terme pour l'hydrogène vert sont considérées comme prometteuses, car le coût de production devrait diminuer progressivement avec le développement et l'expansion des énergies renouvelables. L'hydrogène vert est au coeur de la transition énergétique du secteur maritime.
- Combustion ne produisant que de l'eau, éliminant les émissions directes de gaz à effet de serre.
- Potentiel de production par électrolyse de l'eau à partir d'électricité renouvelable, garantissant une source d'énergie propre.
- Défis liés au stockage complexe et coûteux, nécessitant des infrastructures spécifiques.
Plusieurs projets novateurs de ferries propulsés à l'hydrogène sont en cours de développement à travers le monde. Par exemple, en Norvège, la compagnie maritime Norled a passé commande pour un ferry fonctionnant à l'hydrogène, dont la mise en service est prévue pour l'année 2024. Ce ferry représente un investissement de 10 millions d'euros et sera utilisé pour transporter des passagers ainsi que des véhicules à travers un fjord. L'Union Européenne a également alloué des fonds importants, à hauteur de 25 millions d'euros, pour soutenir la recherche et le développement de piles à combustible destinées à être utilisées dans le secteur maritime. La densité énergétique de l'hydrogène liquide est estimée à environ 2,4 kWh par litre.
Méthanol : une alternative prometteuse pour les transports maritimes durables ?
Le méthanol est un alcool qui peut être envisagé comme une alternative intéressante aux carburants marins traditionnels. Il peut être produit à partir de sources fossiles, mais également à partir de sources d'énergie renouvelable, telles que la biomasse ou même le CO2 capté directement dans l'air, combiné à de l'hydrogène vert, un processus aboutissant à la création d'e-méthanol. L'e-méthanol présente un avantage majeur : il est considéré comme un carburant neutre en carbone, car le CO2 émis lors de sa combustion est compensé par la quantité de CO2 captée lors de sa production, créant ainsi un cycle fermé du carbone. Il constitue une solution prometteuse pour les transports maritimes durables.
Le méthanol se distingue par sa facilité de stockage et de manipulation par rapport à l'hydrogène, étant donné qu'il se présente sous forme liquide à température ambiante. De plus, l'infrastructure existante utilisée pour le transport et la distribution du méthanol peut être adaptée afin de faciliter l'avitaillement des ferries. Toutefois, il est important de noter que la combustion du méthanol peut potentiellement générer des émissions de formaldéhyde, un polluant atmosphérique préoccupant. Il est donc crucial d'optimiser la conception des moteurs fonctionnant au méthanol afin de minimiser ces émissions et de garantir un fonctionnement propre et respectueux de l'environnement.
Optimisation de la conception et de l'exploitation : vers une efficacité énergétique accrue des ferries
Au-delà du choix du carburant, l'optimisation de la conception des ferries ainsi que de leurs méthodes d'exploitation joue un rôle prépondérant dans la réduction de leur empreinte carbone globale. Une conception hydrodynamique rigoureuse permet de minimiser la résistance à l'eau et, par conséquent, la consommation de carburant. L'adoption de systèmes de propulsion hybrides ou entièrement électriques offre la possibilité de récupérer l'énergie de freinage, réduisant ainsi les émissions, en particulier dans les zones portuaires. Une gestion intelligente de l'énergie à bord optimise la consommation des divers équipements et minimise les pertes énergétiques. L'efficience énergétique est au cœur de la modernisation des ferries.
Ces mesures, combinées à des pratiques d'exploitation optimisées, peuvent générer des gains considérables en termes d'efficacité énergétique et de réduction des émissions polluantes. Un investissement continu dans la recherche et le développement de ces technologies est indispensable pour rendre les ferries plus durables, plus respectueux de l'environnement et plus compétitifs sur le marché. L'Union Européenne encourage l'investissement dans les technologies vertes pour le secteur maritime. Les nouvelles technologies réduisent l'impact environnemental du transport maritime.
Conception hydrodynamique : l'art de fendre les flots avec une consommation énergétique minimale
La forme de la coque d'un ferry exerce une influence directe et significative sur sa résistance à l'eau et, par voie de conséquence, sur sa consommation de carburant. Une coque conçue de manière optimale minimise à la fois la résistance de frottement et la résistance de forme, permettant au navire de se déplacer avec une plus grande aisance à travers l'eau, réduisant ainsi sa consommation d'énergie. Les ingénieurs maritimes utilisent des outils de conception assistée par ordinateur (CAO) et des simulations numériques avancées pour perfectionner la forme de la coque et optimiser son efficacité hydrodynamique, contribuant à une diminution significative de la consommation de carburant.
Certaines modifications de la coque, comme l'ajout d'un bulbe d'étrave ou l'intégration d'ailerons stabilisateurs, peuvent également améliorer l'efficacité hydrodynamique globale du navire. Le bulbe d'étrave a pour fonction de réduire la résistance de vague en créant une vague qui interfère de manière constructive avec la vague générée par l'étrave principale du navire. Les ailerons stabilisateurs, quant à eux, contribuent à diminuer les mouvements de roulis et de tangage, améliorant ainsi le confort des passagers et réduisant simultanément la résistance à l'avancement. L'ajout d'un bulbe d'étrave sur un ferry peut entraîner une réduction de la consommation de carburant de l'ordre de 5 à 10%. Les simulations numériques permettent de tester une multitude de formes de coque et d'identifier la configuration la plus efficace en termes d'hydrodynamisme. L'angle d'attaque de la coque a une influence de l'ordre de 2% sur la résistance à l'avancement. L'intégration de logiciels de simulation avancés peut permettre une réduction des coûts de conception pouvant atteindre 15%.
Systèmes de propulsion hybrides et électriques : la solution idéale pour des ferries plus verts ?
Les systèmes de propulsion hybrides maritimes combinent un moteur thermique conventionnel, fonctionnant généralement au diesel ou au GNL, avec un moteur électrique et un ensemble de batteries. Le moteur électrique peut être utilisé pour assurer la propulsion du ferry à des vitesses réduites, notamment lors des manœuvres dans les zones portuaires. Cela permet de diminuer les émissions de polluants atmosphériques ainsi que la pollution sonore dans ces zones sensibles. Lors des phases de navigation à des vitesses plus élevées, le moteur thermique prend le relais pour assurer la propulsion principale du navire. Les systèmes hybrides offrent une flexibilité accrue et réduisent l'impact environnemental des ferries. La propulsion hybride est un atout majeur pour les ferries écologiques.
Les systèmes de propulsion hybrides rechargeables offrent la possibilité de recharger les batteries à quai, en utilisant de l'électricité provenant du réseau terrestre ou de sources d'énergie renouvelables, telles que l'énergie solaire ou éolienne. Les ferries fonctionnant entièrement à l'électricité sont particulièrement adaptés aux liaisons courtes et aux opérations dans les zones portuaires, où ils peuvent être rechargés rapidement et facilement. Le plus grand ferry électrique au monde, baptisé Bastø Electric, assure la liaison entre les villes de Horten et de Moss, en Norvège. Ce navire est capable de transporter jusqu'à 600 passagers et 200 véhicules simultanément. Il permet de réduire les émissions de CO2 de l'ordre de 96% par rapport à un ferry diesel conventionnel. La batterie du Bastø Electric possède une capacité de 4,3 MWh et peut être rechargée en seulement une heure lors des escales à quai.
Gestion intelligente de l'énergie : vers des ferries plus connectés et plus économes en énergie
La gestion intelligente de l'énergie à bord des ferries repose sur l'utilisation de divers capteurs, de systèmes de contrôle sophistiqués et d'algorithmes d'optimisation pour gérer au mieux la consommation d'énergie du navire. Par exemple, l'intensité de l'éclairage peut être ajustée automatiquement en fonction de la luminosité extérieure et de la présence de passagers dans les différentes zones du ferry. Les systèmes de chauffage et de climatisation peuvent être régulés en temps réel en fonction de la température extérieure et du nombre de personnes à bord, assurant un confort optimal tout en minimisant la consommation d'énergie. Les données de consommation d'énergie sont analysées en permanence pour identifier les sources potentielles de gaspillage et mettre en œuvre des mesures d'amélioration de l'efficacité énergétique. La gestion énergétique intelligente est essentielle pour optimiser la performance des ferries.
La mise en place d'un système de gestion intelligente de l'énergie peut permettre de réduire la consommation énergétique globale d'un ferry de l'ordre de 10 à 20%. Ces systèmes peuvent également être utilisés pour optimiser la gestion des batteries dans les ferries hybrides ou électriques, en maximisant leur durée de vie et en minimisant les pertes d'énergie lors des cycles de charge et de décharge. La consommation énergétique dédiée à l'éclairage représente environ 5% de la consommation totale d'un ferry. Les pompes et les systèmes de ventilation représentent quant à eux environ 10% de la consommation totale. Une gestion efficace de ces systèmes contribue à réduire l'empreinte carbone des ferries. L'optimisation de la consommation énergétique est un enjeu majeur pour les ferries de demain.
- Ajustement dynamique de l'éclairage en fonction de la luminosité extérieure et de l'occupation des espaces.
- Régulation précise du chauffage et de la climatisation en fonction des conditions climatiques et du nombre de passagers.
- Analyse continue des données de consommation d'énergie pour identifier les opportunités d'amélioration.
- Optimisation proactive de la gestion des batteries pour prolonger leur durée de vie et minimiser les pertes énergétiques.
Technologies d'assistance à la navigation : le pilotage automatique au service d'une navigation plus verte
Les technologies d'assistance à la navigation, englobant les systèmes d'aide à la décision et les systèmes de pilotage automatique avancés, contribuent à la réduction de la consommation de carburant des ferries. Ces systèmes utilisent des données météorologiques en temps réel, des informations détaillées sur les courants marins, ainsi que des modèles de performance spécifiques à chaque navire pour optimiser les itinéraires et les vitesses de navigation. Ils offrent aux capitaines la possibilité de sélectionner les trajets les plus économes en énergie, tout en évitant les zones de forte houle ou de courants marins défavorables. Ces outils d'aide à la navigation améliorent l'efficience des traversées maritimes.
Les systèmes de pilotage automatique permettent d'optimiser la navigation en maintenant une vitesse et un cap constants, minimisant ainsi les variations de la consommation de carburant. Ils sont également capables d'anticiper les conditions météorologiques et d'adapter la vitesse du navire en conséquence. L'utilisation de prévisions météorologiques précises permet d'optimiser la consommation de carburant de l'ordre de 3%. La réduction des vagues générées par le navire peut contribuer à une diminution de la consommation de l'ordre de 2%. L'assistance à la navigation contribue à une navigation plus verte et plus responsable.
Innovations complémentaires : au-delà de la propulsion des ferries
Au-delà des avancées réalisées dans le domaine des carburants alternatifs et de l'optimisation de la conception et de l'exploitation des ferries, d'autres innovations technologiques jouent un rôle important dans la réduction de l'empreinte carbone de ces navires. Ces innovations comprennent les technologies visant à réduire les frottements de la coque, les systèmes de récupération de chaleur perdue, ainsi que l'intégration de sources d'énergies renouvelables à bord. Ces solutions permettent d'améliorer l'efficacité énergétique globale du navire et de diminuer sa dépendance aux carburants fossiles. L'innovation est la clé d'un avenir maritime plus durable.
L'adoption de ces innovations complémentaires requiert des investissements significatifs et une volonté d'innover de la part des acteurs du secteur maritime. Cependant, elle offre des avantages substantiels en termes de réduction des émissions polluantes, d'amélioration de la performance environnementale des ferries et de contribution à la protection des écosystèmes marins. Les gouvernements, les entreprises privées, les organismes de recherche et les institutions internationales ont un rôle déterminant à jouer dans le développement et la diffusion de ces technologies prometteuses. Un effort collectif est nécessaire pour assurer la transition écologique du secteur maritime.
Technologies de réduction des frottements : l'art de glisser sur l'eau pour économiser du carburant
L'application de revêtements de coque spécialement conçus pour réduire la friction avec l'eau représente une stratégie efficace pour diminuer la résistance à l'avancement d'un ferry et, par conséquent, sa consommation de carburant. Ces revêtements, souvent élaborés à partir de silicone ou de polymères fluorés, créent une surface lisse et hydrophobe qui minimise la friction entre la coque et l'eau. Ils peuvent également intégrer des propriétés anti-salissures, empêchant l'adhérence des organismes marins et limitant ainsi la formation de biofilm, un facteur contribuant à augmenter la résistance à l'avancement. La réduction des frottements est un levier important pour améliorer l'efficacité énergétique des ferries.
Une autre technologie prometteuse dans ce domaine est la lubrification à l'air, qui consiste à injecter de fines bulles d'air sous la coque du navire afin de créer une couche d'air entre la coque et l'eau, réduisant ainsi la surface de contact directe et, par conséquent, la résistance à l'avancement. L'utilisation de revêtements de coque réduisant la friction peut permettre une diminution de la consommation de carburant de l'ordre de 2 à 5%. La lubrification à l'air, quant à elle, peut entraîner une réduction de la consommation de carburant allant de 5 à 15%. Le coût d'application de ces revêtements est estimé à environ 50 euros par mètre carré. La durée de vie de ces revêtements est généralement comprise entre 5 et 7 ans. L'investissement dans ces technologies est rentable à long terme.
Récupération de chaleur : valoriser l'énergie perdue pour une efficacité énergétique accrue
Les moteurs et les générateurs d'un ferry produisent d'importantes quantités de chaleur, qui sont souvent rejetées dans l'environnement sans être utilisées. Les systèmes de récupération de chaleur permettent de capter cette chaleur perdue et de la valoriser pour chauffer l'eau, produire de l'électricité, ou alimenter d'autres équipements à bord. La chaleur peut être récupérée à partir de diverses sources, telles que les gaz d'échappement du moteur principal, l'eau de refroidissement du moteur, ou la vapeur produite par les chaudières. La récupération de chaleur est une solution écologique et économique.
La chaleur récupérée peut être utilisée pour différentes applications, notamment pour chauffer l'eau sanitaire destinée aux douches et aux lavabos, alimenter les systèmes de chauffage et de climatisation du navire, ou être convertie en électricité à l'aide d'un cycle de Rankine organique (ORC). Les systèmes de récupération de chaleur sont capables de capter jusqu'à 30% de la chaleur perdue par les moteurs et les générateurs. L'installation d'un système ORC peut permettre de produire jusqu'à 5% de l'électricité nécessaire au fonctionnement du navire. Le retour sur investissement de ces systèmes est généralement compris entre 3 et 5 ans. La valorisation de la chaleur perdue contribue à réduire l'empreinte carbone des ferries.
- Récupération de la chaleur contenue dans les gaz d'échappement du moteur principal.
- Récupération de la chaleur de l'eau de refroidissement du moteur.
- Utilisation de la chaleur récupérée pour chauffer l'eau sanitaire à bord du navire.
- Conversion de la chaleur en électricité à l'aide d'un cycle de Rankine organique (ORC) pour alimenter les équipements du navire.
Énergies renouvelables à bord : vers une autonomie énergétique partielle des ferries ?
L'installation de panneaux solaires photovoltaïques sur le pont des ferries permet de produire de l'électricité à partir de l'énergie solaire, une source d'énergie propre et renouvelable. Cette électricité peut être utilisée pour alimenter les différents équipements à bord, tels que l'éclairage, les systèmes de ventilation, les équipements électroniques et les systèmes de communication. L'énergie éolienne peut également être exploitée pour la propulsion des ferries, en installant des voiles rigides ou des rotors de type Flettner sur le pont. Les énergies renouvelables sont des alternatives crédibles aux carburants fossiles.
L'utilisation des énergies renouvelables à bord des ferries est limitée par la surface disponible pour l'installation des équipements et par la variabilité des conditions météorologiques. Cependant, elle représente une solution prometteuse pour réduire la dépendance aux carburants fossiles et diminuer les émissions de gaz à effet de serre. La surface du pont disponible pour l'installation de panneaux solaires est estimée à environ 500 mètres carrés. La production d'électricité à partir de panneaux solaires est de l'ordre de 100 kWh par jour en moyenne. L'installation de voiles rigides ou de rotors peut permettre de réduire la consommation de carburant de 10 à 20% en fonction des conditions de vent. Les énergies renouvelables à bord contribuent à la transition énergétique du secteur maritime.
Optimisation du fret et de la logistique : vers une réduction du nombre de trajets et une efficacité accrue
L'optimisation du fret et de la logistique représente une stratégie essentielle pour réduire le nombre de trajets des ferries et, par conséquent, leur consommation de carburant globale. Une gestion plus efficace du fret permet d'optimiser le taux de remplissage des ferries, réduisant ainsi le nombre de voyages effectués à vide ou avec un chargement partiel. Le développement de plateformes logistiques intermodales facilite le transfert des marchandises entre les différents modes de transport (ferroviaire, routier, maritime), contribuant à réduire les distances parcourues par les camions et, par conséquent, les émissions de gaz à effet de serre associées au transport routier. L'optimisation du fret est un levier important pour réduire l'empreinte carbone des ferries.
L'utilisation de logiciels de gestion du fret sophistiqués permet d'optimiser les opérations de chargement et de déchargement des ferries, minimisant ainsi les temps d'attente dans les ports. La mise en place de systèmes de réservation en ligne facilite la planification des voyages et permet d'anticiper la demande, optimisant ainsi l'utilisation des capacités de transport. L'amélioration de la gestion du fret peut potentiellement réduire le nombre de trajets des ferries de l'ordre de 5 à 10%. L'utilisation de plateformes logistiques intermodales peut permettre de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 15 à 20% par rapport à un scénario où le transport est exclusivement assuré par la route. Le temps d'attente dans les ports représente environ 10% du temps de voyage total d'un ferry. La digitalisation et la coordination logistique contribuent à un transport maritime plus durable.